vendredi 2 mai 2008

Acides Gras

OMEGA 3

Dr Andrew Stoll

(intervention du Dr Stoll à la conférence DAN 2001)

Les acides gras

Le Dr Andrew Stoll, directeur du laboratoire de pschyco-pharmacologie au Mac Lean Hospital de l'École de médecine de l'Université Harvard, nous a rappelé que la question de l'alimentation a toujours fait l'objet de beaucoup d'hostilité de la part des professionnels de la médecine, mais que cela tend à changer. La nutrition n'est pas considérée comme importante et elle n'est pas enseignée dans les facultés de médecine. Cependant, les Omegas 3 commencent à soulever l'intérêt d'un nombre grandissant de médecins.

Les différentes théories en cause dans l'autisme seraient:

Une exposition précoce aux opiacés exogènes provenant des protéines mal digérées du gluten et de la caséine (que ce soit génétiquement déterminé ou acquis à la suite de candidose, par exemple) ou le résultat d'une déficience des enzymes digestifs ou de la muqueuse en termes de perméabilité ou de la barrière sang-cerveau;

Une maladie inflammatoire de l'intestin (peu probable comme étiologie chez la plupart des patients autistes).

La théorie des lésions au corps amygdaloïde (associé à la substance grise du cerveau): ce dernier est impliqué dans «l'intelligence des émotions et de l'humeur». On sait que des lésions spécifiques au corps amydaloïde entraînent des changements de la personnalité tels que l'instabilité émotionnelle, l'agitation ou l'accroissement de l'agressivité, de l'appétit ou de la libido. Sa destruction chez les animaux cause d'ailleurs des troubles similaires à ceux de l'autisme. La résonance magnétique nucléaire démontre un fonctionnement inadéquat de l'amygdale (ou corps amydaloïde) chez beaucoup d'autistes. D'autres radiographies du cerveau montrent chez certains d'entre eux un élargissement des régions temporo-pariétales (importantes dans le processus auditif entre autres) et une réduction de la taille du corps calleux postérieur (dont le rôle dans la communication est connu);

Une déficience en acides gras Omegas 3. Elle peut provenir du placenta pendant la période intra-utérine ou de l'allaitement. Lorsqu'un bébé présentant une tendance génétique particulière est nourri avec du lait maternisé, il peut développer des troubles autistiques. L'apport d'Omegas 3 est un des traitements proposés pour les maladies inflammatoires de l'intestin; il y aurait donc un lien avec les troubles gastriques détectés chez certains autistes. Les Omegas 3 sont indispensables et ne sont pas fournis par l'organisme, la source doit être externe, donc alimentaire. En Amérique du Nord, nous sommes profondément déficients en Omegas 3 et l'orientation vers les huiles végétales, afin >d'éviter les problèmes cardiaques, a amené une compétition entre les Omegas 3 et les Omegas 6 au sein de notre organisme.

Différents Omegas 3:

  • Acide eicosapentanoïque (EPA) qui est utilisé dans la maladie de Crohn et les désordres bipolaires (maniaco-dépression)
  • Acide alphalinoleque (ALA) que l'on trouve dans l'huile de lin.

Le Dr Stoll n'est pas très favorable à la prise de cette huile car elle peut causer des manies et des problèmes au goître et au thymus; de plus, certaines personnes ne peuvent la transformer en de plus longues chaînes d'Omegas 3 telles que DHA, EPA et ALA, qui sont particulièrement nécessaires.

La qualité de ces huiles est importante. Elle doivent avoir une forte concentration d'EPA et devraient être préparées sous azote et non sous oxygène afin d'éliminer l'arrière-goût de poisson. Le danger de la contamination du mercure se pose également. Le poisson d'eau douce est proscrit. Quant au thon en boîte, sa consommation hebdomadaire représente une dose toxique de mercure pour l'adulte, que dire pour l'enfant. Le poisson d'élevage ne convient pas non plus puisqu'il ne se nourrit pas d'algues. La solution serait de choisir de petits poissons comme les sardines et les anchois qui se trouvent à la base de la chaîne alimentaire et qui sont donc logiquement moins contaminés.

Concernant l'élément actif et le dosage, le mode de fonctionnement des Omegas 3 chez les autistes est encore très méconnu.

Le Dr Paul Hardy a poursuivi cette présentation et s'est décrit lui-même comme un ancien adepte du bloc d'ordonnances, jusqu'à ce qu'il assiste à sa première conférence du DAN.

L'absence d'Omegas 3 (anti-inflammatoires) dans notre organisme favorise l'augmentation des Omegas 6 (inflammatoires) qui, à leur tour, affectent la production de dopamine. Les symptômes de cette déficience sont la peau sèche, les pellicules, de petits boutons blancs sur la face externe des bras, des coudes, des cuisses et des fesses, des ongles cassants, une soif excessive, une miction fréquente et l'énurésie, l'hyperactivité, l'asthme, le rhume des foins, l'urticaire, les démangeaisons et les écoulements nasaux. L'alimentation des autistes est souvent très limitée et caractérisée par une forte attirance pour les produits laitiers, le blé, le sucre et la nourriture contenant des Omegas 6. Environ 40% des enfants présentant des troubles autistiques ont de multiples déficiences nutritionnelles qui rendent difficile le métabolisme des Omegas 3. Par conséquent, avant d'en donner, on doit donner de la vitamine B6, de l'acide folique, des vitamines A,C,E du zinc, du magnésium, du calcium, du fer et du sélénium. Le Dr Hardy nous a présenté une vidéo montrant l'efficacité des Omegas 3 suivant leur concentration, particulièrement pour le problème d'énurésie (les déficiences nutritionnelles affectent les plus longs nerfs du corps et le nerf qui va du cerveau à la vessie est l'un des plus long).









The Omega-3 Connection, Andrew L.Stoll (303 pages (14 January, 2002) Simon & Schuster; ISBN: 0743207092)


OMEGA 6

Le groupe d'acides oméga-6, notés également sont des acides gras polyinsaturés que l'on trouve dans la plupart des huiles, graines et les céréales. On les retrouve dans les œufs ou certaines viandes en quantités variables selon l'alimentation des animaux.

Ces acides gras sont dits essentiels car l'organisme en a absolument besoin. Toutefois, les oméga-6 ne sont pas strictement indispensables. Le corps peut les synthétiser à partir de l'oméga-3.

Les aliments les plus riches en Omega 6 sont, par ordre décroissant :

  • l'acide linoléique se trouve dans l'huile de carthame linoléique, de pépins de raisin, de tournesol, de germe de blé, de maïs, de noix, de soja et, de façon générale, dans les huiles végétales ;
  • l'acide arachidonique se trouve dans la chair d'animaux (les viandes) ;
  • l'acide docosapentaénoïque se trouve dans certains poissons et abats.

Les huiles végétales comme l'huile d'olive par exemple, sont assez riches en Omega 6, toutefois la cuisson dénature les huiles, il est donc conseillé de les consommer cru et de ne consommer que des huiles de premières pression à froid non hydrogénée. En effet l'hydrogénation est un processus par lequel on ajoute des molécules d'hydrogène à la structure chimique de l'huile sous haute pression et à forte température en présence de nickel, d'aluminium et parfois d'autres métaux lourds et de traces de ces métaux peuvent rester dans les huiles hydrogénées qui sont donc à éviter, et même à supprimer complètement de votre alimentation.

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